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QUELQUES ANIMAUX DE LA FAUNE SAUVAGE DU PAYS GUIDAR

Albert Douffissa

La faune sauvage avait une grande importance pour le peuple guidar. De nombreux animaux, allant des gibiers de grande valeur aux insectes en passant par les oiseaux et les rongeurs, contribuaient, souvent de façon significative, à l’alimentation des populations. De la chasse par des professionnels à la chasse de groupe en passant par des chasseurs de petits animaux nocturnes jusqu’aux cueillettes des termites, des criquets et des larves, les populations ont développé des techniques pour enrichir leur apport en protéines animales à partir de leur environnement, autrefois giboyeux.

Mais d’autres importunaient par leur nuisance pouvant aller jusqu’à mettre en péril la vie des populations entières. Des fauves comme le lion, la hyène ou le léopard qui pouvaient dévorer les animaux domestiques ou même s’attaquer aux humains ; des serpents venimeux qui font chaque année de nombreuses victimes ; des herbivores et granivores qui s’attaquent aux récoltes, des criquets migrateurs qui par essaims peuvent provoquer une grave famine comme ce fut le cas au début des années trente, des chenilles (deberzeɗek) qui peuvent dévorer tous les champs de céréales, des charançons ou des fourmis qui détruisent ou volent les graines dans les greniers, la faune sauvage peut constituer une menace permanente.

Les Guidar ont également des relations totémiques avec de nombreux animaux sauvages, que ce soit des serpents, des oiseaux ou des animaux à quatre pattes. Ces animaux, qui entrent dans la mythologie de certains clans, sont respectés et ne sont pas consommés par les membres de ces clans qui s’identifient à eux.

  1. Les animaux de la faune sauvage du pays guidar (zəga nawra)

Les herbivores

  • Bekne (Eléphant, Loxodanta africana).
  • Kuvun ou Mbana (Buffle, Syncerus caffer).
  • Musa (Antilope chevaline, Hypotragus equinus).
  • Gədəbu (Bubale major, Alcelaphus buselaphus).
  • Buda (Bubale, sous-famille Alcelaphinae).
  • Mesekeɗe (Giraffe, Giraffa camelopardalis).
  • Vedem nawra (Phacochère, Phacochoerus aethiopicus).
  • Met haãw nawra (Bouquetin, Capra sp.).
  • Mune (Gazelle dorcas, Gazella dorcas).
  • Gele. Cobe de fassa (Kobus ellipsiprymnus).
  • Boyo ou Mendekkrek (Ceplophe de Grimm).
  • Bəriya pepəringe (Patas ou singe rouge, Erythrocebus patas).
  • Mandava na Bawaka (Lapin, Poelagus marjorita).
  • Mandava na Henlezer (Lièvre commun, Lepus whytei).

Les carnivores

  • Balgam (Panthère ou plus exactement Léopard, Panthera pardus).
  • Ɓolu (Lion, Panthera leo).
  • De’en (Guépard, Acinoxy jabatus jubatus).
  • Dirzlinge (Hyène, Hyena hyena).                                                                                                                                                                                                                                    
  • Kra munya (Lycaon, Lycaon pictus).
  • Toffor (Civette d’Afrique, Viverra civetta).
  • Waway (Mangouste, sous-famille Herpestinae).
  • Mələva (Genette, Genetta sp).
  • Bolgodon
  • Balwany

Les rongeurs

  • Hinzere (Ecureuil rayé, Funisciurus pyrrhopus).
  • Takparsakə (Ecureuil fauve).
  • Mikkiɗe (Aulacode, Tryonomys swinderianus).
  • Manduwan (Rat de Gambie, Cricetomys gambianus)
  • Deder (Porc épic, Hystrix africae)
  • Koyɗon (Daman des rochers ou plus exactement daman du Cap, Procavia capensis). Un des gibiers recherchés, tout comme le porc-épic et le hérisson.
  • Tovvo (Hérisson à ventre blanc, Erinaceus albiventri).

Les reptiles

  • Torsok (Varan de savane, Varanus exanthematicus). C’est un reptile considéré comme plus facile à chasser que son cousin, le varan du Nil. Il est le fabuleux Ogobogobo, l’idiot de tous les contes guidar.
  • Hewlek (Varan du Nil, Varanus niloticus). Plus résistant et plus difficile à attraper, sa peau sert à couvrir le petit tamtam, dəgəla. Il vit près des cours d’eau.
  • Hinzle (Crocodile du Nil, Crocodylus niloticus). Devenu très rare depuis l’assèchement des cours d’eau en pays guidar.
  • Maɗaya (Python, Python sebae). Erronément appelé serpent boa. En effet, bien qu’appartenant à la famille des boïdés, le python n’est pas le boa. Le python, comme le crocodile, a été exterminé par les braconniers qui le chassent pour sa peau. Il est l’un des rares serpents dont la viande est consommée par certains clans. Par contre, il constitue un interdit pour d’autres clans (Medaɓəraɗi, Mekoriyokɗe, Mésgablaɗi, notamment).
  • Ɓelele. Naja naja.
  • Govon (Cobra, appelé aussi faussement Naja, Elapidae)
  • Barway (Vipère, Bitis sp). Avec le naja, la vipère est l’un des dangers courants aussi bien dans les maisons, au champ, au pâturage que lors de la cueillette des fruits, des légumes ou du bois.
  • Mananay. Petit serpent inoffensif.
  • Mazulazula. Petit serpent vert.
  • Mekekewleke (Camélion, Chamaeleo sp.)
  • Karŋgbahaã (Tortue aquatique, tortue d’eau douce)
  • Kosso kosso. Tortue terrestre.
  • Ogornoko (Crapaud, Alytes sp)
  • Engelen (Grenouille)
  • Mgberzlek. Petite grenouille hibernant sous le sable dès la fin des pluies et d’où elles sont chassées pour la consommation. C’est le seul batracien consommé par les populations de Djougui.

Les mollusques

  • Ambanyambanya. Moule. Les coquilles servaient à nettoyer les marmites.
  • Horzlozloŋ. Escargot. Ce mollusque, tout comme lamoule, n’est pas consommé par les Guidar. Les coquilles servent d’instrument de musique.  Il y a plusieurs Horzlozloŋ dont les limnées appelées Horzlozloŋ zlaɓay.
  • Maɗaɗa. Ver de terre, lombric.
  • Darna’aign. Sangsue.
  • Les oiseaux de l’environnement du pays guidar (d’après Dawaye Tizi Raphaël).
  • Herkesen. Autruche d’Afrique (Struthio camelus). Disparu de la savane du pays guidar. Ses plumes servent à orner la tenue des danseurs de Géma.[1]
  • Nzirim ou Mannay. Grand calao (Bucorvus abyssinicus).
  • Dulakdulak. Grue couronée (Balearica pavonina).
  • Teteleŋ. Calao à bec rouge (Tockus erythrorhynchus).
  • Toliigo̧ ou Togoɗu. Calao à bec noir (Tockus nasutus).
  • Totukgbo.Outarde à ventre noir (Eupodotis melanogaster).Oiseau de l’ordre des gruiformes, à la chair exquise et menacé d’extermination pour cette raison.
  • Mogdok na pəlwa. Charognard, Vautour perenoptère (Neophrom monachus). C’est le charognard qu’on rencontrait communément dans nos villages. Ces oiseaux se contentaient même des déchetstions des humains qu’on déposait dans la nature et écumaient les places des marchés pour nettoyer les os des maigres morceaux de viande qui avaient échappé au couteau du boucher.
  • Mogdok gazla. Vautour oricou (Aegypius tracheliotus)
  • Mokdog zina. Vautour de Rüppell (Gyps rueppellii)
  • Miŋgriffe. Vautour chaugoun (Gyps bengalensis).
  • Ketekete. Faucon ardoisé (Falco ardosiaceus).
  • Bazlam. Epervier shikra (Accipiter badius). L’oiseau le plus nuisible pour la basse-cour, s’attaquant avec adresse aux poussins.
  • Makarzaya. Milan noir (Milvus migrans). Moins habile que le Bazlam, il était néanmoins un des dangers pour les poussins.
  • Məsup. Autour sombré (Milierax mitabates). De plus grande taille que l’épervier et le milan noir, ce rapace pouvait emporter même les plus gros poulets.
  • Gaŋgəraka. Corbeau pie (Corvus albus). Un des rapaces voleurs des vivres et des jeunes pousses d’arachide.
  • Koppo. Circaète brun (Circatus cineraeus).
  • Bizim. Grand-duc africain (Bubo africanus).
  • Gbuzlu. Petit-duc africain (Otus senegalensis).
  • Kərete. Hibou (Asio capensis). L’animal sorcier. Il est considéré comme un oiseau appartenant aux sorciers et lorsqu’il survole une concession ou se pose sur un arbre devant une maison, on considère qu’il est à l’affût de victime pour son propriétaire.
  • Akritekrite (Mətərabi). Chouette africaine (Ciccaba woodfordi).
  • Haalak. La chouette effraie (Tyto alba).
  • Məvotgoŋgul. Pic à dos brun, (Dendropicos obsoletus).
  • Mawəla mosgoy. Cigogne épiscopale, (Ciconia episcopus).
  • Aməseməse. Cygogne d’Abdim, (Ciconia abdimii).
  • Aŋkar. Héron mélanocéphale, (Ardea melanocephala). Avec la Cygogne d’Abdim, le héron mélonocéphale ont l’ahitude de s’installer en colonies, sur les grands arbres du village, notamment les caïlcédrats. On ne les chasse pas, mais ils peuvent constituer un danger par les serpents qui arrivent parfois à échapper de leurs becs et mordre les personnes qui passent sous les arbres leur servant d’habitat.
  • Mamyar. Héron garde-bœufs, (Bubulcus ibis). Oiseau blanc qui suit les troupeaux de bovins, pour chasser les criquets qui s’envolent à l’avancée de ces derniers.
  • Zaŋvəna. Pintade, (Numida meleagris). La pintade de Numidie aussi appelée pintade communepintade mitrée était avant tout un oiseau sauvage. Mais il fut domestiqué et élevé dans de nombreux pays sahéliens et maintenant on la rencontre en élevages intensifs en Europe. La pintade de la basse-cour peut redevenir sauvage si elle est attirée par un troupeau d’oiseaux sauvages vivant à proximité.
  • Taɓəraw. Francolin commun, erronément appelé Perdrix, (Francolinus bicalcaratus). C’est, avec la pintade sauvage, les deux seuls oiseaux constituant véritablement la classe de gibier prisé lors de la chasse en groupe. Bien que l’outarde et les pigeons constituent également des oiseaux de choix.
  • Kaɗaway Kaɗaway. Poulette de roche (Ptilopachus petrosus).
  • Məɗihitɗihit. Coucal du Sénégal (Centropus senegalensis).
  • Bəŋgaɗəmnya. Huppe fasciée (Upupa epops).
  • Papəlaguwa. Angoulevant (Macrodipteryx longipennis).
  • Gbegberwek. Ganga quadribande (Pterocles quadricinctus).
  • Zlokoɗokoɗo. Cratérope brun (Turdoides plebejus).
  • Gegəlewgegəlew. Pluvian d’Egypte (Pluvianus aegyptitus).
  • Kokoɓioko. Chiroptères ou chauve-souris sylvicoles. Elles colonisent les grands arbres du village et, la nuit, s’envolent à la cherche des fruits tout autour de leur habitat.
  • Dabarkakə. Chauve-souris des grottes. Habitent les grottes des montagnes ou, de nos jours, les plafonds des maisons en tôle.
  • Sagarakə.Ombrette (Scopus ombretta).
  • Dəbəlgbogboŋ. Pic goertan ou Goërtan (Mesopicos goertae ou Dendropicos goertae).
  • Semper. Martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis).
  • Pərwəkə. Pigeon sauvage (Treron waalia).
  • Mislzliŋgir. Pigeon vertd’Afrique (Treron calvus).
  • Harabibiŋge. Pigeon rossard ou pigeon de Guinée (Columba guinea).
  • Məkuɗuŋgulo. Tourterelle maillée (Streptopelia senegalensis) et tourterelle turque (Streptopelia decaocto).
  • Babazwala.Tourterelle masquée (Oena capensis).
  • Zləktəŋbərya. Tourterelle d’Abyssinie (Turtur abyssinicus).
  • Tonytony. Euplecte ignicolore (Euplectes orix).
  • Anzurkə. Guêpier écarlate (Merops nubicus).
  • Wawnyaka. Choucador pourpré (Lamprotornis purpureus).
  • Dəwewe. Bruant cannelle (Emberiza tahapisi).
  • Tokpolnyo. Bubul des jardins ou bulbul commun (Pycnonotus barbatus).
  • Tutukpuluk. Touraco gris (Crinifer piscator).
  • Məsetset. Cordon bleu (Estrilda bengala).
  • Boslkpokporoh. Barbican à poitrine rouge (Lybius dubius).
  • Babakiwa. Coucou jacobin (Clamator jacobinus).
  • Bəŋga na balgam. Bagadais casqué (Prionops plumata).
  • Bəŋga na pərsa. Hirondelle rustique (Hirundo aethiopica).
  • Bəŋga na maha. Hirondelle de fenêtre (Delichon urbica).
  • Bəŋga na ɗəmnya. Huppe fasciée (Upupa epops).
  • Bəŋga na məlpa. Vanneau armé du Sénégal (Vanellus senegalensis).
  • Tor’gy tor’gy. Choucador pourpré (Lamprotormis purpureus).
  • Gogonyo. Tisserin gendarme (Ploceus cucullatus). Oiseau granivore très nuisible pour le mil.
  • Məliygoygoy. Tisserin minule (Ploceus luteolus).
  • Koryoku. Perroquet Youyou (Poicephalus senegalus).
  • Kəlekəle. Perroquet, Perruche à collier (Psitracula krameri).
  • Baŋgayw waãwaã. Ibis hagedash (Bostrychia hagedash)
  • Siyom. Petit moineau (Petronia dentata).
  • Tatavã. Grand indicateur (Indicator indicator). Collabore avec les cueilleurs de miel qu’il conduit aux ruches pour profiter des larves des abeilles que laisseront tomber au sol, les cueilleurs, hommes ou animaux.
  • Wayga. Merle africain (Turdus pelios).
  • Aslarabərya. Gobemouche drongo (Melaenornis edolioides).
  • Məsəzlaraɓə. Souimanga à poitrine rouge (Nectarina senegalensis).
  • Daŋgbarnyakə. Traquet motteux (Oenanthe oenanthe).
  • Vaŋkawvaŋkaw. Rollier d’Abyssinie (Coracias abyssinica).
  • Forŋgbot
  • Kərom
  • Mallumgbamtak
  • Mətərabiy
  • Kokəlonykokəlony
  • Kəsletələwtaka
  • Gəmən məgdara
  • Papataw
  • Gbamtak
  • Peyter
  • Zletzlet
  • Məskəl aka dudukulo
  • Mazəmayzəmay
  • Degezegeze
  • Gaɗagaɗa
  • Ɗəɗewlarakə
  • Zlalaŋkə
  • Doloŋgozoy
  • Bazlaymunya
  • Mədaŋ gammaygammay
  • Məzləwətakə
  • Koyokoyo
  • Horokoroko
  • Ogovdogovdo
  • Harawarawa.
  • Les souris (kakkam) de Djougui (d’après Dawaye Tizi Raphaël).
  • Gəɗeme
  • Gazagar
  • Gaslma
  • Saŋkə
  • Bubulfuto
  • Ɓelem
  • Wəraykə
  • Gəzor
  • Aŋgulusɗe
  • Takparsa
  • Məŋgəɗaŋkə
  • Masəmnyasəmnya
  • Taparkazaŋkə.
  • Les insectes du pays guidar

Les arthropodes

  • Məkəlan. Crabe.
  • Məbetgele. Araignée.
  • Hərzliya. Scorpion. Animal dangereux à cause de ses piqûres venimeuses.
  • Toŋtor. Tiques.
  •  ɓaɓaram. Punaise
  •  Dəmemes. Puces
  • Dandərna. Iule ou mille-pattes.
  • Mizizuɗike. Scolopandre.
  • Məktəm pəluwa. Scarabée.
  • əziy na gengeren. Hanneton.
  • Ammama. Abeille. L’abeille vit dans les anfractuosités des arbres. L’apiculture (élevage des abeilles) n’est pas connue des Guidar qui se contentent de  cueillir le miel dans les troncs d’arbres. Le miel (emelemele na ammama) et le pollen (makəpakəpa na ammama) des abeilles sont des aliments riches en nutriments. La cire des abeilles sert comme colle et notamment pour faire résonner le tamtam et le violon.
  • Nzəlam. Abeilles terrestres.
  • Embervevin. Petites termites qui aiment sucer les larmes au coin des yeux et sont donc nuisibles.
  • Appapray. La guêpe.
  • Mətərmbəka. La guêpe maçonne.
  • Ɗəmnya. Termites rouges récoltées en début de saison pluvieuse et constituant un mets exquis.
  • Manzara. Termites récoltées pour l’alimentation des poussins. Leurs termitières sont génates et solides.
  • Dədəkulo. Termites aux petites termitières.
  • Məhere. Petites termites blanches qui détruisent les habitations, toitures, clôtures.
  • Ziɗɗe. Mouches, surtout les mouches domestiques.
  • Moŋzoloko. Fourmis très nuisibles pour les champs et les récoltes. Sur la fourmilière de Monsozoloko, non loin des maisons, on pratique certains traitements ou rites, dont un des rites des jumeaux.
  • Missinne. Fourmis géantes. Fourmis magnans.
  • Mosossomnyoko. Autres fourmis géantes.
  • Məsəbiabia. Fourmis qui consomment la bière de mil.
  • Mongurmoho.Fourmis vivant dans les maisons et dont les piqûres sont douloureuses.
  • Gərzaŋkə ou Girzinge (au pluriel) avec deux variétés. Gərzaŋ tuturkə (la fourmi noire) et Gərzaŋ pappraŋkə (la fourmi rouge).  Petites fourmis commensales des hommes.
  • Birtinge. Moustiques. Anopheles quadrimaculatus. Leur rôle dans la transmission du paludisme n’était pas connu des Guidar, mais leurs piqûres et leur bruit nuisibles perturbaient les soirées et les nuits en saison des pluies. Certains clans sont réputés à même de produire une grande nuée de moustiques pour se venger de leurs ennemis. 
  • Motopolopolo. Papillon.
  • Nzerwenzerwen. Cigale.
  • Kezawayawaya. Luciole.

Les larves

  • Domzogoy. Larve de haneton.
  • Madalagbitgbit.
  • Slomburɗuk.
  • Bomtoro ou totombro.
  • əziy na wəlanga. Chenilles des arbres.
  • Minzim.
  • Zabu ou Zobu. Larves destructrices des arachides dans les greniers.
  • Deberzeɗek. Chenilles légionnaires.
  • Criquets et sauterlles. (d’après Dawaye Tizi Raphaël).[2]
  • Meppəreŋge
  • Dənzegetmiffil
  • Məzəvbuhul
  • Madogomdogom
  • Mosoɗosoɗo
  • Dəngərawhina ou Dəngərawsaysay
  • Məslaɓslaɓpəlwa
  • Mapəlwapəlwa
  • Magərmagərma
  • Mahəmbəlahəmbəla
  • Mazondoŋzondoŋ
  • Maməffaŋməffaŋkə
  • Mamurgomurgo
  • Məliyaporo
  • Dəvərkpumkpum
  • Gelasloho na gawla
  • Zaray
  • Sesɓeke
  • Zləktəŋbərya
  • Madaŋkaraŋkaraŋ. Mante religieuse.
  • Mərəmbəŋga
  • Melemmelem
  • Heyɗeŋ na apapam
  • Heyɗeŋ na gogozlo
  • Mambəzlambəzla
  • Zaraytatawwaã
  • Bobozorom
  • Məketekete
  • Mabətəwabətəwa
  • Mahinahina
  • Tesltesl
  • Sletmayku
  • Zletzletku.

De nombreuses espèces animales de notre zone ont disparu ou sont devenues très rares. La chaine alimentaire étant perturbée, cela se reflète immanquablement sur l’ensemble des sujets membres de cette chaine. Ainsi, lorsque les damans de rochers et d’autres petits animaux vivant sur nos montagnes ont disparu, fatalement, la panthère qui en vivait a également disparu. Autrefois, il y avait beaucoup de cadavres d’animaux domestiques et d’animaux sauvages. Lorsqu’un cheval, un âne ou un chien mourrait, on jetait son cadavre dont se régalaient les charognards. De nos jours, les humains sont devenus eux-mêmes charognards et par conséquent, les pauvres oiseaux qui vivaient de ces charognes sont obligés de migrer vers des régions plus giboyeuses.

L’asséchement des points d’eau et le manque de végétation sont une cause de la disparition de la faune locale, qu’il s’agisse de ruminants ou des criquets. Aujourd’hui, les criquets nous viennent des rivages du Logone, où il y a les hautes herbes, gîtes naturels de ces insectes. Les antilopes, qui ont survécu au braconnage sauvage, ont migré vers les parcs voisins de Waza ou de Binder-Léré où ils trouvent alimentation et protection. Et avec eux, sont également partis les fauves. Les enfants de nos villages ne verront plus les hyènes ni les panthères qui venaient défier les propriétaires d’ânes ou de petits ruminants.

L’introduction des insecticides et des herbicides pour la culture du coton a fait disparaître un grand nombre d’insectes et autres petits animaux terrestres tels que les vers de terre.

Nonobstant cette disparition rapide de la faune du pays kaɗa, un travail reste à faire par des zoologues guidar pour apporter des précisions à ces dénominations que j’ai pu recueillir notamment auprès de certains de nos frères comme feu Dawaye Tizi Raphaël, un enseignant et de Mana Nanissa, un Technicien des Eaux et Forêts.


[1] Dawai Tizi Raphaël, de regretté mémoire, originaire de Djougui Gabla, fut un des tout premiers enseignants de la langue guidar. Il a été notamment Enseignant à l’Ecole publique de Mindjiwa

[2] Quelques études se sont intéressées à la faune du Nord du Cameroun et notamment aux insectes. On peut citer notamment l’article « Les Mofu et leurs insectes », de Christian SEIGNOBOS, Jean-Philippe DEGUIE et Henri-Pierre ABRLENC, publiée dans le Journ. d’Agric. Trad, et de Bota. Appl., 1996 Vol. XXXVIII (2) : 125-187. Les Mofu-Gudur et leurs criquets de Daniel BARRETEAU, 1999 in L’homme et l’animal dans le bassin du lac Tchad ed par C. Baroin et Jean Boutrais. Des insectes et des hommes (Nord du Cameroun) de Christian SEIGNOBOS, 2015 in Dossier Anthropologie de la conservation. Des études similaires sont fortement encouragées pour le pays guidar, même si l’on sait que de nombreuses espèces ont déjà disparu.

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